GASTRONOMIE

Fey Arts 2019

Cette année, la gastronomie a invité les festivaliers au voyage.

Dans l’espace d’abord, au fond d’une allée, dans une clairière ombragée, les chefs nous ont emmenés jusqu’à leur pays ou région d’origine, à la rencontre de leur gastronomie. Dans une cuisine tout en échafaudage, construite par les architectes suisses de RGB, la cheffe Franco-iranienne Minou Sabahi, le Basque Mathieu Moity et le Libanais Badih Ghanem ont fait appel à leurs souvenirs et ont construit des plats-hommages à leurs cultures…. En utilisant uniquement des produits de l’Yonne !  Ils ont cherché des points communs entre ces régions : des élevages, des produits, des traditions : le boudin, le maïs et les piments pour Mathieu Moity, les huiles de noix, de sésame, de colza pour Badih Ghanem, les produits laitiers et le safran de Bourgogne pour Minou Sabahi. Et puis, ces chef.fe.s ont surtout capturé des instants chers à leur coeur et à leur culture : Minou Sabahi a reproduit un festin traditionnel iranien, avec comme pièce-maîtresse le dizi, un plat d’agneau qui se mange en plusieurs étapes, là où Badih Ghanem a quant à lui composé un menu inspiré du carême. Mathieu Moity a pour sa part invité le duo composé par Nicki Fehr & Niklas Niki Blomberg à ouvrir le bal de son déjeuner et à intervenir tout au long de celui-ci, créant une harmonie entre musique et gastronomie.

This year, gastronomy invited festival-goers to travel in time and space.

In the first location, in a shaded clearing at the end of an alley, the chefs took us with them to their country or region of origin to experience their cuisine. In a kitchen constructed of scaffolding and built by RGB's Swiss architects in the forest, the Franco-Iranian chef Minou Sabahi, the Basque Mathieu Moity, and the Lebanese Badih Ghanem sifted through their memories and crafted dishes as tributes to their cultures–– using only products from the Yonne. They looked for common points between these regions, such as farms, products, traditions: blood sausage, corn ,and peppers for Moity, nut oils, sesame, and rapeseed for Ghanem, and dairy products and Burgundy saffron for Sabahi. Then these chefs captured a moment dear to their hearts and their culture. Sabahi reproduced a traditional Iranian feast including dizi, a dish of lamb that is eaten in several stages, whereas Ghanem composed a menu inspired by Lent. Moity took the idea of an "arts gathering" at Feÿ literally and invited the singers Niki & Niki to open his lunch and to intervene throughout, creating a harmony between music and gastronomy.

Manger le Paysage par Minou Sabahi ©Katia_Benhaim

Manger le Paysage par Mathieu Moity ©Romain_Darnaud

Mathieu Moity X Nicki Fehr & Niklas Niki Blomberg ©Romain_Darnaud

Manger le Paysage par Badih Ghanem ©Katia_Benhaim

La pluie s’étant invitée au rendez-vous - signe annonciateur du repas anglais - la cheffe franco-britannique Alexia Duchêne a composé son repas à l’abri, entouré des oeuvres de Julie Villard et Simon Brossard… Un bar futuriste, en l’occurrence ! Donnant le tempo de la performance d’Alexia, le mixologue Nicolas Cruz-Mermy s’y est installé pour composer des cocktails en accord avec ces plats. La cheffe s’est jouée des idées reçues sur la gastronomie d’Outre-manche, souvent moquée… Utilisant le crumpet comme base de son plat, elle a redoré le blason de la cuisine anglaise.

Rain was invited to the meal, a sign that presaged  the English feast to come. The Franco-English chef Alexia Duchêne composed her meal in the barn, surrounded by the works of Julie Villard and Simon Brossard ... An intricate bar! The mixologist Nicolas Cruz-Mermy was giving it legs by creating tailor-made cocktails; he gave the tempo of Alexia's performance, composing cocktails in line with her dishes. The chef played with ideas from the much-mocked cuisine from across the Channel ... Using crumpets as a base for her dish, she redesigned the image of English cuisine.

Manger le Paysage par Alexia Duchêne ©Katia_Benhaim

Nicolas Cruz-Mermy ©Romain_Darnaud

Un voyage dans le temps également. Car, plus loin dans la forêt, la gastronomie a aussi invité les festivaliers à partager un repas dystopique à l’heure du rationnement et de l’effondrement.
En pleine forêt, autour d’un trou d’obus datant de la seconde guerre mondiale reconvertie en cuisine, l’artiste Hugo Avigo a composé son monde de 2051 : un univers de plastique et d’intersections improbables, où règne la débrouillardise : un frigidaire rempli d’eau et de poissons frétillants, un lustre de 4 mètres de fer et de scotch dominant le trou, une citerne d’eau enveloppée de barbelés, et des militaires au service.

Farther into the forest, gastronomy also invited festival-goers to travel forwards a few decades  in time (if the planet follows its destructive course) with a meal served at a time of rationing and collapse.
In the middle of the forest, around a shell crater dating from the Second World War converted into a kitchen, the artist Hugo Avigo composed his world of 2051, a world of plastic and unlikely intersection, where everything is rationed, and where resourcefulness reigns––a fridge filled with water and wriggling fish, a chandelier made of four meters of iron and Scotch overlooking the hole, a water tank wrapped in barbed wire and food served by military men.

Dîner Collapso – scénographie de Hugo Avigo ©Romain_Darnaud

Pour pénétrer dans ce monde futuriste, les convives étaient guidés par deux cerbères, les comédiennes Gloria Zingales et Sawsan Abes, imposant leur autorité et leurs lois : marcher vite, marcher droit, et se munir d’un jerrycan de 2,5 litres d’eau, soit la quantité autorisée par personne pour se laver, s’hydrater et cuisiner - sachant qu’aujourd’hui, chaque Français utilise en moyenne 148 litres d’eau par jour. Le ton était donné : un futur incertain attendait les invités, ou plutôt les survivants.

To enter this futuristic world, the guests were guided by actresses Gloria Zingales and Sawsan Abes, who imposed their laws upon visitors: walk fast, walk straight, and bring a jerrycan of 2.5 liters of water, which, if the water was rationed, would be the amount allowed per person to wash, hydrate, and cook. Necessities aside, today, the average French person uses 148 liters of water a day. The tone was set of an uncertain future awaiting the guests.

Gloria Zingales et Sawsan Abes ©Sarkis_Torossian

Ces derniers étaient ensuite reçus par Edward Delling-Williams, le chef du restaurant parisien Le Grand Bain, et son équipe. Leur a été servi un repas inspiré de leur vision de la cuisine dans le futur : une soupe d’orties (une mauvaise herbe riche en protéines et résistante au changement climatique), une truite de la Pisciculture de Crisenon, élevée localement, et servie avec une sauce XO craquante de grillons et vers de farine. Le tout à partager dans des gamelles de métal.

Once immersed in Avigo's vision of 2051, the survivors were welcomed by Edward Delling-Williams, (leader of the Grand Bain), and his team. The cooks served them a meal inspired by their vision of cooking in the future: soup made with nettles (a protein-rich, climate-resilient weed) and a locally raised Crisenon trout served with XO sauce, crisp crickets, and mealworms. All of this was served using metal billy cans and made to be shared.

Edward Delling-Williams ©Romain_Darnaud

Hormis cet épisode “collapsologiste”, les festivaliers ont pu échanger avec les acteurs de la gastronomie lors de performances telles que Sensorama, où le sommelier Felix Godart, les invitait à une exploration sensorielle au travers du vin. Une autre dégustation a pour sa part eu lieu devant la projection du film Wine Calling, où les spectateurs ont retrouvé dans leur verre les vins qu’ils voyaient à l’écran.
Avec la céramiste bourguignonne Judith Lasry, les festivaliers ont aussi pu créer des bols, des assiettes, des coupelles à partir d’argile locale... donnant de l’importance au contenant pour sublimer le contenu.

The festival-goers were able to participate, interact with actors, and learn to better understand each other at SENSORAMA, a performance by the sommelier Felix Godart, who invited participants to explore of all the senses. The film WINE CALLING was screened, and the spectators had in their glasses the same wines they saw on screen.The festival-goers also learned how to create, with the Burgundy-based ceramist Judith Lasry, bowls, plates, cups, giving importance to the container to sublimate the contents.

Sensorama par Felix Godart ©Katia_Benhaim

Atelier Céramique par Judith Lasry ©Katia_Benhaim

En marge des performances, l’attention a également été portée jusqu’aux assiettes servies par les restaurants du Foodcourt : les délicieux grilled cheese de Palika, les burgers de la Remorque, les assiettes syriennes de Mohammad Elkhaldy, les desserts iraniens de Minou Sabahi et les gâteaux végétaliens de la Guinguette d’Angèle. Une sélection poussée jusque dans les verres aussi, avec le café de la Brûlerie Saint Jacques, les bières de la brasserie du Vezelay et les vins naturels de l’agence de vins festifs, SOIF.

The gastronomy team invited people to think, to travel, to learn, to share, to question, and of course to feed themselves. Apart from the performances, the selection was pushed to the plates of festival-goers, with a Foodcourt that included Palika's grilled cheese, Trailer burgers, Mohammad Elkhaldy's Syrian plates, Minou Sabahi's Iranian desserts and cakes. vegan of the Guinguette d'Angèle. Drinks were curated as well, with the Brûlerie Saint Jacques coffee, the beers of the Vezelay brewery and the natural wines of the festive wine agency, SOIF.

La Guinguette d'Angèle ©Sarkis_Torossian

Foodcourt ©Katia_Benhaim

Wine Calling et Marché Bourguignon

Bar SOIF ©Sarkis_Torossian


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